Annulations du hajj dans l’histoire islamique

annulation du hajj dans l'histoire islamique

Avec la pandémie de Covid 19, les rumeurs d’annulation du hajj ont beaucoup circulé. Il est vrai que les autorités saoudiennes se sont posées la question. Elles ont d’abord suspendu la omra fin février pour prévenir la propagation de ce nouveau coronavirus. De plus, les autorités saoudiennes ont conseillé aux futurs pèlerins de ne pas engager avec une agence de voyage et d’attendre l’évolution de la pandémie. Est-ce que le hajj sera annulé ? Est-ce une première dans l’histoire musulmane ? Effectivement on peut se poser la question. Il y a eu déjà dans le passé des annulations du hajj dans l’histoire islamique. Essayons de passer en revue les plus marquantes.

Au Moyen-âge : plusieurs annulations du hajj pour cause politique

En l’an 865 ou l’an 250 de l’hégire : Attaque sur le Mont Arafat

Un conflit oppose 2 protagonistes. Ismail ben Yousef est en opposition avec le califat abbasside à Bagdad. Surnommé al-Safak, Ismail, opère des représailles sur le mont Arafat en plein pèlerinage. Des pèlerins sont tués lors de cette expédition. Cette opération militaire met fin au déroulement du hadj.

En l’an 930 soit l’an 318 de l’hégire : Razzia des Qarmates fait suspendre pendant 10 ans le hajj

Une secte sous le commandement de son chef part à La Mecque. Il s’agit Abu Taher al-Janabi, chef des Qarmates. Il opère une razzia tuant selon les sources rapportées 30 000 pèlerins. Ils auraient jetés les corps dans le puits de Zam Zam. Ils saccagent la mosquée sacrée Al Haram. Et ils s’emparent de la Pierre noire en l’amenant à Bahreïn. Il faut attendre une dizaine d’année pour Makka récupère al hajar al aswad de la Kaaba. Durant ce temps le hajj n’a pas pu avoir lieu.

En l’an 983 ou l’an 373 de l’hégire : conflit entre les 2 califats de l’époque mettant à l’arrêt le hadj

Le conflit opposant les califats Abbasside et Fatimide ont eu des répercussions sur le bon déroulement du 5ème pilier de l’Islam. Face à la lutte du pouvoir notamment des différends territoriaux, il était difficile de se rendre à La Mecque. Ainsi, 8 ans sans grand pèlerinage ne fut possible à engager par les musulmans.

Au 19ème siècle : plusieurs annulations du hajj pour cause de crise sanitaire

En 1831 (1247 de l’hégire) : La 1ère ville sacrée de l’Islam touchée par le choléra

La Mecque est frappée par une épidémie de choléra venant d’Inde. C’est une hécatombe ! Elle n’épargne que 25% des pèlerins. Le reste est mortellement atteint.  Cette pandémie devient mondiale. Plusieurs moments successifs de cette maladie frappent à nouveau.

Vagues successives de choléra de 1837 à 1858 (1253 à 1274 de l’hégire)

Les musulmans connaissent 20 années difficiles. Ils ne peuvent pas accomplir le hajj dans de bonnes conditions. Le choléra frappe à plusieurs reprises La Mecque et le monde. Pendant 7 ans, il est impossible de joindre la ville de La Mecque. Le grand pèlerinage est d’ailleurs annulé 3 fois.

En 1837, le choléra fait son apparition à La Mecque jusqu’en 1840. Ensuite, une autre vague fait 15 000 victimes en 1846 à Makka. En 1858, les pèlerins venant d’Egypte fuient La Mecque retouchée par ce mal. Ils restent en quarantaine sur les côtes de l’Egypte de la Mer Rouge face à l’Arabie. 

Bilan des suspensions du grand pèlerinage à Makka

En conclusion, ce n’est pas une première dans l’histoire musulmane. Mais c’est une première pour le royaume d’Arabie saoudite. Il sera peut-être annulé pour les personnes étrangères à l’Arabie mais pas pour les saoudiens et les résidents en Arabie. Donc cela sera sans doute un grand pèlerinage restreint.

Il faut savoir que la pandémie de la grippe espagnole de 1918 n’a pas empêché la tenue du grand pèlerinage à Makka !

Les enjeux sont énormes pour l’Arabie saoudite. Elle doit annoncer rapidement sa décision. Est-ce que ce hajj sera vraiment annulé ? Ou sera-t-il simplement réservé à un nombre très restreint de pèlerins en particulier les saoudiens ? Cette décision est difficile à prendre. Les critiques pourraient être assez fortes. Un tel rassemblement avec une grande promiscuité entre pèlerins peut devenir un dangereux transmetteur de propagation du Covid-19. Faut-il privilégié la santé des pèlerins ou l’économie ? Est-il possible de concilier les 2 ?

Qu’Allah le Guérisseur nous préserve de tout mal !

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